pressac

Des vins capiteux .... des mets délicieux .... et de la neige !

Et non pas de vendanges ce jour ... pas de passage " au rouge " ... trop d'acidité, nous disent les analyses des grains déposés au Laboratoire de Grézillac commentés par la suite par Estelle D. et par G.

Ah ! Qu'il est doux d'être gouverné par des femmes de tant de talents !

Feuilles mortes donc ... ce qui finit par me lasser...

Mais comme je suis dans la promesse - et vous aussi, si vous le souhaitez- de " vins capiteux "... " all is perfect "...

Donnez-nous, s'il vous plaît, des banques rigoureuses et des banquiers respectueux, des services et des produits financiers délicieusement mitonnés, des élus - américains, européens, français - à la hauteur de leurs mandats ... des mets délicieux... comme ce demi cuissot de chevreuil que le président et le secrétaire de la société de chasse de Daignac nous ont apporté samedi ... et qui sera cuisiné - quand ? - selon la recette du " gigot de chevreau au Pressac " ( voir par ailleurs cet immense succés blogueur )...

Ainsi va la vie ... un jour pas tout à fait comme les autres !

Car depuis ce jour nous savons qu'il y a de la neige sur Mars !

... et des roses pour Noël ?

French .... Cancan ... France ... cancane !

Encore un détournement !

..... du titre d'un film de Jean Renoir, vu hier soir, fort intéressant pour ses images et leurs couleurs, plus que pour l'histoire...

Exactement comme en France en ce moment où de très beaux discours, tout à fait inopérants par ailleurs, nous laissent ... en rade !

Il fut un temps où la question quotidienne était : " Avez-vous des nouvelles de Monsieur de La Pérouse ? "....

Ces temps-ci, la question est : " Avez-vous des nouvelles de ceux qui pérorent ? "

Ce soir, je fais un peu fort ... mais ... est-ce si déraisonnable ?

Il est vrai que nos vendanges de blanc sont en voie d'achévement.

Demain ... nous voyons " rouge " !

Morts " avec preuves " : d'Armagnac .... Paul Newman.

Le titre de ce jour est l'inversion d'une phrase que Claudie Gallay met dans " Les Déferlantes " dans la bouche de Lambert au cours d'un de ses échanges avec la " récitante ".

d'Armagnac : ce blog n'est sans doute pas totalement inutile, même si de temps à autre il flatte mon " ego "... Sa tombe, aujourd'hui dans un des deux cimetières de Daignac, hier dans sa propriété, vient d'être restaurée par un ou plusieurs de ses descendants, sans que je puisse préciser ...

L'obélisque qui la domine, souvenir de sa participation à la Campagne d'Egypte ( nomination par Menou comme " général à titre provisoire ", lettre de Bonaparte à Berthier priant ce dernier de mettre à sa disposition et celle de ses soldats - alors devant Saint Jean d'Acre - des oreillers et des couvertures, attribution d'un sabre d'honneur ... etc. ) brille en cette fin d'après-midi ensoleillé de toute sa splendeur ...

Un groupe de visiteurs vient de passer ... que j'ai envoyé admirer autant que se recueillir.

Paul Newman : " devant moi " trés souvent, l'image issue de " Butch Kassidy et The Kid " le représentant sur une bicyclette, Katherine Ross - son égérie " - assise sur le cadre ... image lancinante du bonheur.

Au travers de la peine ... la reconnaissance ...

.... les vendanges reprennent demain matin.

It's midnight in Pressac !

Dans trois minutes - il est 23 h 54' 21" ce 27 septembre - , notre carosse va être changé en citrouille.

Cendrillon et La Belle au bois dormant vous disent bonsoir ... chers lecteurs de Finlande et du Chili venus nous visiter ce jour ...

vous Finlandais qui avez vécu ces jours derniers un drame affreux ...

vous Chiliens dont la Présidente a remis voici peu au Sénateur Ted Kennedy , à Yannis Port, son " domaine ",  la plus haute distinction de votre pays...

Tout ceci écrit en hâte alors que nous revenons de chez nos excellents amis, par ailleurs nos marieurs tout à fait involontaires, de Libourne qui donnaient une réception à l'occasion du récent mariage d'un de leurs fils, et nous prièrent de rester dîner ...

ce qui nous permit d'entendre le récit d'un voyage en Ukraine et des contacts que ce voyage permit à ses trente cinq participants pour tenter de comprendre comment, en tous domaines, ce pays tente de s'organiser, puis de parler du Diocèse aux Armées et de sa présence auprès des militaires et gendarmes de notre région, et enfin d'échanger sur le choix d'un idéogramme pour prénom d'un garçon premier-né d'un couple franco-japonais ...

Du coup G. en a " oublié " tous ses soucis de vendange !

Dallas .... en 1885 .... comme un signe de ces temps !

Un bon cousin ... bien qu'en vendanges, itou Pressac ce jour - 3 presses contre 2 précedemment - , il n'empêche ... il fouille dans les archives familiales ...

Une lettre ... de Dallas ... du 26 janvier 1885 .... de la main même, en un excellent Français, sauf une ou deux fautes, du Révérend Père V. Quinon, curé en cette ville de Saint Patrick's Church, adressée au père d'un des grands-oncles de G.  :

" Monsieur,

Votre fils est mon paroissien depuis deux années. Je l'ai reçu plusieurs fois à ma table et l'ai souvent vu à l'église.

Il a eu des revers dans les diverses entreprises dans lesquelles il s'est engagé, dues principalement à son ignorance de la langue anglaise et de sa trop grande confiance en ce ramassis de tous les peuples qu'on appelle américains et dont le Dieu et la confiance est le tout puissant dollar.

Il a beaucoup souffert et je suis sur qu'il a acquis beaucoup d'expériences. Il est sérieux et a vieilli un peu.

Toutefois, tout bien considéré, je l'ai approuvé quand il m'a dit qu'il désirait retourner dans sa famille.

Soyez en convaincu, cher Monsieur, il sera plus malléable et tout disposé à suivre vos conseils.

A tout péché, miséricorde ; recevez-le avec bonté ; je vous assure que pendant son séjour il s'est toujours comporté en gentilhomme.

Ce qui est très rare dans un pays neuf comme ici où il y a tant d'occasions de tuer et de voler.

... etc ".

Votre dévoué serviteur en N.S.

V. Quinon,

curé de l'église Saint Patrick de Dallas.

Notes :

1/ Les deux soulignements sont de la main du signataire ... Les couleurs de moi...

2/ A peu près à la même époque, sinon un peu auparavant, un de mes ancêtres grand-maternels quittait, aux dires d'un de mes oncles de cette branche, avec brusquerie Agen et sa famille pour cause d'insoumission aux ordres et pratiques commerciales paternelles, débarquait à New York, s'y lançait dans le commerce et y fit, disait mon oncle, fortune ... mot dont il ne m'a jamais donné l'exacte clé  ... et comme il était célibataire ... sa fortune revint à sa famille agenaise ... il paraît que, sans le savoir, j'en ai bénéficié ... pour quelques millièmes ... je les recherche !

Où les noix remplacent les raisins ... et de quelques autres considérations, en particulier littéraires !

Point de raisins ce jour, c'est à dire point de vendange ... mais, pas plus  "point de lendemain " :

Trop acides ce jour, leur vendange reprendra demain ... à " point d'heure " , c'est à dire bien avant l'aube ... car maintenant il faut choisir : ou l'acidité ... ou la pourriture !

Corneille, à notre secours !

Le doux vent frais qui nous accompagne a fait tomber quelques noix - du noyer " venu tout seul " dans notre cour intérieure - une cinquantaine environ, aussitôt ramassées ... car celles que donnent les autres arbres du bord des routes disparaissent avant même que nous ayons pu nous y intéresser ... rien de bien grave !

Pour aider tous les soirs à mon endormissement - provisoire pour l'heure ... mais sait-on jamais ? - quelques pages d'un bon livre , mieux que le Code Civil que recommandait Stendhal.

Après " Lacrimosa " de Régis Jauffret, " Les déferlantes " de Claudie Gallay  - www.lerouergue.com - ... et, encore une fois, bonheur ... en la page 79 ( c'est la narratrice qui parle ) :

" J'ai ouvert une bouteille d'entre-deux-mers. Un vin du sud, blanc, sec. J'en ai bu un verre. J'ai écouté la pluie .... "

Avec ou sans pluie dehors, faites de même : ... et en plus G. embouteille en bouteilles bleues splendides sur votre table : [email protected]

Dans le numéro de septembre des " Etudes " - www.revue-etudes.com - , une présentation amicalement critique du petit et fort substancieel livre de Robert Scholtus " Faut-il lâcher prise ? "   - www.editions-bayard.com - ( de ce livre, j'ai lu 50 pages ... je vais poursuivre " ) :

" Il y a loin de Metz à Bordeaux, mais il y a un peu  de Montaigne  chez Robert Scholtus .... non par l'objet, mais par l'approche d'un monde comme " branloire  pérenne ", par cet art consommé de l'essai qui consiste à lire le moment fugace, le " passage  " pour rejoindre ses racines, sa pérennité ... "

Dans son dernier bulletin " net ", Gallimard - www.gallimard.net - informe tout un chacun de la re-publication des diverses oeuvres de Jacques Prévert ... qui est comme le " motif d'ouverture " des " Déferlantes " , cité ci-dessus.

Egalement, en diverses collections, " Vétîr ceux qui sont nus " de Pirandello et " Ritounelle de la Faim " de J.M.G. Le Clézio ... deux livres tout à fait dans le " moment " ainsi que - pour toi, très chère Odile, " Les archives Nationales " de Jean-Pierre Babelon, " Montaillou, village occitan - 1294-1324 " d'Emmanuel Leroy Ladurie ( le temps de la " fondation " de Pressac ) .... et ....

d'Eugène Ionesco : " Jacques ou la soumission ".

Jamais ! 

Voilà ce que c'est que de n'avoir que cinquante noix à ramasser !

Combien de " pépins " demain ?

" Aller au pas des choses " ... pour les vendanges ... comme en toutes autres circonstances !

Un coup de téléphone ... un acheteur de vin s'annonce pour les minutes à verir sans que son annonce soit plus précise.

G. ayant mille choses à faire pour résoudre divers mico-problèmes, je me dirige vers le chai pour l'accueillir ... après avoir glissé dans ma poche l'in-folio " Au Pays du long nuage blanc " de Charles Juliet que j'ai déjà cité ici-même.

" Allez au pas des choses ", mentionné en page 57, est une citation de Michel de Montaigne que fait Charles Juliet en réponse à la question d'un enseignante néo-zélandaise :  ^_"

Vous avez écrit quelque part que vous aimez les vaches. Que vous ont-elles appris ? "

Ayant également, en ma prime jeunesse, gardé les vaches, tout aussi sensible pour cause d'alliance castro-familiale à Michel de Montaigne, j'apprécie la spontanéité de la réponse ...

Vous noterez sa parenté avec la citation faite hier du Livre des Proverbes ...  

En ces temps d'extrêmes agitations infécondes des Marchés et des Présidents ( dont certains, sinon beaucoup, parlent ... pour ne rien dire ! ), volià un sage conseil ... que je m'invite à suivre !

C'est donc dit ... je m'en vais - de nouveau ! - au chai ... car l'heure est venue d'aller aider Fernando à vider la seconde presse du jour ....

Comme hier : beau temps - frais le matin - chaud l'après-midi - pour l'heure sans pluie, malgré l'annonce de la météo - sans problèmes autres mineurs hors la panne d'une pompe qui rentrait de réparation ...

Qué séra ... séra ... demain ?

Du premier jour des vendanges, de la sagesse de Fernando et de la cupidité de quelques autres !

Huit heures ce matin.

Temps magnifique !

Six degrès ... idéal pour vendanger.

( Les premiers raisins - blancs ce jour - rentreront dans le chai à 8° ... parfait ! )

Christian Brois et sa machine à vendanger,

Fernando, la presse, la pompe dite en " queue de cochon ", le refroidisseur, les cuves propres et fermées, quelques dizaines de mètres de tuyau, deux ou trois clés ....

Dominique, sa conduite en douceur, les deux tracteurs et les deux bennes,

G., son chandail blanc-vendanges, le même que pour celles d'il y a trente cinq ans, ses premières..., son téléphone portable, son oeil sur un peu tout, sa douceur et sa fermeté dans le commandement...

... et moi .... à la maison ... au fourneau, à la plonge .... etc... à la lecture aussi ... Insee... Coe ... OFCE ... Eurostat ... puis à la faux dans les douves extérieures ... contre les orties !

Quatre remorques ... deux presses ... au programme pas complétement au point selon la tradition du " premier jour "....

Hier , en fin d'après-midi au chai, toutes tâches achevées pour l'un comme pour l'autre :

- Fernando, si votre banquier vous avait téléphoné en vous proposer d'emprunter de nouveau parce que votre maison de B. avait pris de la valeur ?

-Non !

- Fernando, si vous aviez été en famille dans une grande surface du voisinage et que votre épouse ou vos enfants vous avaient demandé de faire l'acquisition de ceci ou de cela et que pour le faire il vous aurait fallu souscrire un crédit à la consommation ?

- Non !

- Fernando, si vos deux enfants qui ont maintenant l'âge de conduire vous demandaient, chacun, une voiture et que .....

- Non !

Fernado est un sage ... Il n'est en rien responsable de la " crise financière " !

" Les plans de l'homme actif lui assurent le profit, mais l'homme trop pressé est toujours perdant.

Une fortune acquise à force de mensonge : illusion fugitive qui conduit à la mort.

Le méchant ne désire que le mal ; il n'a pas pitié de son prochain.

L'homme simple acquiert la sagesse quand il voit punir le moqueur.

Il acquiert la connaissance quand il voit instruire le sage."

C'est du " Livre des Proverbes " ..... plus de deux mille cinq cent ans !

Lecteurs " d'ailleurs " de ces deux jours : 2 belges, 1 canadien, 1 congolais de la République démocratique du Congo ( une première  : bienvenue ! ), 1 ivoirien, 1 marocain, 1 suisse.

" Vendangeuses " ... et salaire des vendangeurs ou autres ouvriers de la vigne.

C'est l'heure nous disent ces merveilleuses fleurs blueues-violets, dites " vendangeuses " qui ornent des plus agréablement notre cour intérieure.

Chaque année depuis ... x années maintenant, je guette la progression de leur floraison... jusqu'à que celle de leur touffe devienne homogène ...

C'est alors l'heure !

Et maintenant ... aujourd'hui .... demain en fait ... C'est l'heure de la vendange .... c'est l'heure des vendanges ... les trente-cinquième pour G, déjà à la manoeuvre à cet instant : il manque quelque poudre de perlimpinpin... quelques levures plutôt ( de chez Laffort, bien sûr ! ) ; les vingt-sixième pour moi depuis mes heureuses épousailles avec G.

Merci de vos bons voeux de " bons raisins " et de " bons vins " !

Ainsi donc un de nos voisins, venu hier nous rendre visite, nous raconta l'histoire suivante :

Voici quelques temps, il sortit au petit jour de sa maison afin d'embaucher des ouvriers pour sa vigne. Il se mit d'accord avec eux sur un salaire d'un billet de 50 € pour la journée, puis il les envoya à sa vigne.

Il ressortit vers neuf heures, il en vit d'autres qui étaient là sans travail. Il leur dit : " Allez, vous aussi,  à ma vigne et je vous donnerai ce qui est juste. " Ils y allèrent.

Il sortit de nouveau vers midi, puis vers quinze heures et fit de même.

Vers dix-sept heures, il sortit encore, en trouva d'autres qui étaient là et leur dit : " Pourquoi êtes-vous restés là, toute la journée, sans rien faire ? "

Ils luis répondirent : " Parce que personne ne nous a embauchés."

Il leur dit : " Allez, vous aussi à ma vigne."

Quand le soir arriva - nous étions en été - il dit à son intendant : " Appelle les ouvriers et distribue les salaires en commençant par les derniers et en finissant par les premiers."

Ceux qui avaient commencé à dix-sept heures s'avancèrent et reçurent chacun un billet de 50 €.

Quand vint le tour des premiers, ils pensaient recevoir davantage, mais ils reçurent chacun un billet identique...

Il fallut voir leurs réactions  : " et ceci ! et cela ! et encore ceci ! et encore cela .... ! "

Qu'en pensez-vous, nous demanda notre visiteur ?

Je vais y réfléchir, luis répondis-je, avant que ne commencent nos vendanges !

Est-ce la bonne réponse ?

600 ème ... Vive la 601 ème !

Celle-ci est la 600 ème de ce " minuscule blog " qui dit de " minuscule manière " une " minuscules vie " ... mais avec " grand bonheur " et " beaucoup de joies " !

Place à la ... 601 ème !

Ce sera pour demain, dernier jour avant que ne commencent à Pressac les vendanges 2008.

Le théme ?

" Du salaire d'un vigneron ! "

Surprise ... surprise !