Le visible : la cadence d'arrivée des remorques au chai, le volume de raisins apportés, la qualité de la vendange, la facilité avec laquelle elle passe dans l'égrappoir...
L'invisible : qu'y a-t-il réellement dans chaque grain de raisin ?
Certains, le plus sérieusement du monde, comptent le nombre de pépins par grain, font des moyennes par benne...et en tirent des conclusions d'une sagacité à faire palir un philosophe grec...qui ne pouvant rien en déduire livre cette éminente information à un tragédien de même nationalité qui en tire cinq actes bien tassés....qui se révèlent vite inbuvables au spectateur tenté...
L'invisible, plus sérieusement : cette année l'analyse fait apparaître des entocianes tout à fait normales. Néanmoins l'observation à l'oeil de la couleur dit tout à fait autre chose - en plus ou en moins, vous le saurez plus tard ! laissez nous le droit au mystère !- à tel point que le conseil oenologique le plus ressassé qui court nos campagnes ces jours-ci est : "Mettez des copeaux dans vos cuves."
Et dire qu'il y a douze mois quelques outrecuidants locaux voulaient interdire cette pratique nonobstant autorisée par les autorités européennes et acceptées - comme bien d'autres choses, dans quelques cas assez légèrement - par notre Gouvernement.
A propos quand est-ce que Monsieur Le Préfet de la Gironde consentira à constater qu'il est tout à fait inutile qu'il prenne chaque année plusieurs arrêtés pour décider que tel ou tel cépage peut être vendangé ?
Quel temps perd-t-il ainsi lui et une floppée de collaborateurs en amont en en aval ? Pour quel coût ?
Monsieur le Président, Monsieur le Premier Ministre, Monsieur le Ministre de l'Agriculture, réformer la France commence ainsi par, dans de multiples domaines, des petits gestes tout simples tels que celui-ci.
Qui vous le dira ?
Dans mes traversées de Bordeaux cet après-midi, de nombreux canadiens, drapeau à la main ou accroché à l'arrière de leur sac à dos... La feuille d'érable partout le long des quais, rue Sainte Catherine...
Et aussi au bord, côté fleuve, des Quiconces, entre nos deux colonnes rostrales, copies de celles de Saint Pétersbourg, une jeune femme, sac au dos, une coquille Saint Jacques accrochée à celui-ci : une pélerine ?
Ce jour est né, en 1906, Chostakovitch.
Ce jour est né, en 1932, Glenn Gould.
Ce jour est né, en 1897, Faulkner
1) sur les copeaux: ça me paraît une bonne médecine et du Grand Ch de Pressac, ainsi traité, me titille à l'avance les papilles; il y aurait un moyen assez simple qui m'a été récemment rapporté: équiper ses cuves d'échelles de visite en bois (de chêne bien sûr) !!! Je n'y ai pas cru, pensant qu'il s'agissait d'une joyeuse farce, mais quand il m'a été rapporté l'astucieux auteur de ce procédé, j'en ai conclu que c'était sérieux.
2) sur les décrets préfectoraux fixant la date de démarrage possible des vendanges: l'observation est d'une pertinence remarquable et il serait intéressant de connaître l'histoire de cette intervention préfectorale; le préfet lui-même sait-il pourquoi il faut sortir tous les ans ces décrets ??? Je me suis souvent fait la réflexion sur ce genre d'actes: à quoi ça sert et pourquoi les fait-on ? La plupart du temps, je me suis dit: " si ça se trouve, plus personne ne sait pourquoi, mais c'est comme ça"... "Les Force de l'Habitude", voilà un bon titre d'étude administrative.
JEC.
Rédigé par : Claverie Jean (Edouard) | 26 septembre 2007 à 12:20