Le long de l'avenue qui conduit à Pressac, en contrebas des remparts : des fougères.
"Geheimnis Der Farne" : " Le secret des fougères" :
Si, en ce 21 juin, premier jour de l'été 2007, fête de plus en plus universelle de la musique, vous cueillez des graines de fougères, vous devenez aussitôt et invincible et invisible....
C'est du moins ce que vous croyez si vous êtes originaires d'Allemagne, du Danemark ou de Suéde et, plus généralement de l'Europe du Nord.
Douce mythologie qui ferait bien de gagner notre Sud !
Dans son exposition du Gand Palais, Anselm Kiefer a mis en tableaux, en sa seconde maison, le poème de Paul Celan qui porte ce titre.
Je vous en offre quelques vers - en français et en allemand, en ce 1er jour de sommet européen - tant sa musique est belle :
"Sous la voûte des épèes le coeur vert-feuilles des ombres s'examine
les lames sont luisantes : qui, dans la mort ne traînerait devant des miroirs ?
Auch wird hier in Krügen kredentz die lebendige Schwermut :
blumig finstert sie hoch, eh sie trinken, als wär sie nitch Wasser,
comme si elle était ici belle pâquerette qu'on effeuille et questionne sur un amour plus obscur
sur des coussins plus noirs pour la couche, ou des cheveux plus lourds......."
La sixième de ses maisons est intitulée : "Dimanche des Rameaux".
Au sol, un palmier venant du Maroc ; sur un des murs, des palmes passées au plâtre...
Anselm Kiefer déclare qu'il passe soixante pour cent de son temps à lire...et une partie du reste à peindre...
Ses tableaux naissent de ses lectures, en particulier de poètes, de la Bible...
J'aime cette lenteur, ce temps donné au temps.
De même, il expose ses toiles surchargées de matière aux intempéries...et puis il les reprend : dix ans pour une oeuvre...comme pour un bon vin !
Pour aller de l'ermitage de Saint Emilion à l'abbaye de la Sauve, un fleuve à franchir : la Dordogne... très longtemps par gué.
A l'Epoque Gupta qui commença au IVème siècle, soit au temps de la villa gallo-romaine de Pressac-avant-Pressac, les tinthankara - ou passeurs de gué - étaient considérés comme incarnant le degrès le plus élévé de la condition humaine en tant qu' "Êtres éveillés".
A la même époque, la représentation d'un couple d'amoureux était insérée très souvent dans le décor architectural d'un bâtiment, en particulier religieux : s'il était à la fois évocateur de prospérité, de plaisir sexuel et de félicité, il passait aussi pour assurer la solidité et la longévité de la construction.
Ma quête commence ici et maintenant dans les tréfonds de notre demeure.
Il est temps pour vous d'aller écouter de la musique !
Et c'est ainsi que les vins de Pressac sont excellents !
"Geheimnis Der Farne" : " Le secret des fougères" :
Si, en ce 21 juin, premier jour de l'été 2007, fête de plus en plus universelle de la musique, vous cueillez des graines de fougères, vous devenez aussitôt et invincible et invisible....
C'est du moins ce que vous croyez si vous êtes originaires d'Allemagne, du Danemark ou de Suéde et, plus généralement de l'Europe du Nord.
Douce mythologie qui ferait bien de gagner notre Sud !
Dans son exposition du Gand Palais, Anselm Kiefer a mis en tableaux, en sa seconde maison, le poème de Paul Celan qui porte ce titre.
Je vous en offre quelques vers - en français et en allemand, en ce 1er jour de sommet européen - tant sa musique est belle :
"Sous la voûte des épèes le coeur vert-feuilles des ombres s'examine
les lames sont luisantes : qui, dans la mort ne traînerait devant des miroirs ?
Auch wird hier in Krügen kredentz die lebendige Schwermut :
blumig finstert sie hoch, eh sie trinken, als wär sie nitch Wasser,
comme si elle était ici belle pâquerette qu'on effeuille et questionne sur un amour plus obscur
sur des coussins plus noirs pour la couche, ou des cheveux plus lourds......."
La sixième de ses maisons est intitulée : "Dimanche des Rameaux".
Au sol, un palmier venant du Maroc ; sur un des murs, des palmes passées au plâtre...
Anselm Kiefer déclare qu'il passe soixante pour cent de son temps à lire...et une partie du reste à peindre...
Ses tableaux naissent de ses lectures, en particulier de poètes, de la Bible...
J'aime cette lenteur, ce temps donné au temps.
De même, il expose ses toiles surchargées de matière aux intempéries...et puis il les reprend : dix ans pour une oeuvre...comme pour un bon vin !
Pour aller de l'ermitage de Saint Emilion à l'abbaye de la Sauve, un fleuve à franchir : la Dordogne... très longtemps par gué.
A l'Epoque Gupta qui commença au IVème siècle, soit au temps de la villa gallo-romaine de Pressac-avant-Pressac, les tinthankara - ou passeurs de gué - étaient considérés comme incarnant le degrès le plus élévé de la condition humaine en tant qu' "Êtres éveillés".
A la même époque, la représentation d'un couple d'amoureux était insérée très souvent dans le décor architectural d'un bâtiment, en particulier religieux : s'il était à la fois évocateur de prospérité, de plaisir sexuel et de félicité, il passait aussi pour assurer la solidité et la longévité de la construction.
Ma quête commence ici et maintenant dans les tréfonds de notre demeure.
Il est temps pour vous d'aller écouter de la musique !
Et c'est ainsi que les vins de Pressac sont excellents !
Merci pour cette excursion dans les maisons d'Anselm Kiefer, en suivant le chemin, j'ai retrouvé l'univers de Paul Celan. J'aime sa poésie depuis bien longtemps et j'étais contente de retrouver ses poèmes sous http://www.monumenta.fr/ pas seulement en Francais mais aussi dans la version originale.
La Fugue de la mort - die Todesfuge - est un des poèmes qui me touche le plus au tripes et au coeur...
Rédigé par : Iris | 22 juin 2007 à 10:50