pressac

Et pourtant, "elles" et "ils" taillent

Tout ce jour, de moins deux degrés à zéro, au mieux. Et un joli brouillard givrant qui blanchit les branches des arbres, mais rend la route difficile.
Les oiseaux viennent se poser sur le goudron des routes. Ils abandonnent la terre gelée.
Et pourtant "elles" et "ils" taillent : de Pressac à Libourne, de Libourne à Saint Emilion et Rauzan, partout ou presque, "elles" et "ils" taillent ou tirent les bois ; mains gelées, pieds gelés - nous ne sommes plus au temps des Misérables - néanmoins, ils travaillent.
Sans démagogie, chapeau !
Quand dans les jours qui viennent vous ouvrirez une bouteille de Pressac (ou, à la limite, une autre), songez à eux.

Emmanuel go home ! - Du bon usage d'Alain Juppé !

Emmanuel est dans l'avion de retour.
L'excellence de son travail au chai a conduit son employeur californien à lui proposer de rester.
But ! Emmanuel is prefering his Pressac's home. So, Emmanuel is in the plane.
Welcomme your home Emmanuel !
Avant qu' Alain Juppé ne redevienne dans quelques mois Maire de Bordeaux - Michel de Montaigne, époux de Françoise de La Chassaigne, le fut consécutivement deux fois - peut-être pourrait-il et, surtout, devrait-il lui être confié par le gouvernement ou toute autre instance dite "compétente" une mission sur le vin de Bordeaux, son organisation professionnelle, son mode de représentation, sa commercialisation et tous autres sujets.
Une bonne idée n'est-il pas vrai ?

Erton à la barbe blanche - Télescopages roudoudouesques

Aux premières heures du jour, hier matin, une vision dantesque : Erton, notre aimable schnauser géant (grr...! grr... ! )nous apparut doté d'une belle barbe blanche : ni tout à fait Père Noël, ni déjà beau vieillard, tendance Victor Hugo,... juste un chien dormant dehors et saisi par le gel durant son sommeil: moins trois ou moins quatre au plus profond de la nuit !
Dante écrivait "La Divine Comédie" pendant que d'autres bâtissait Pressac.
Roudoudou est notre chat. Roudoudou nous fut offert par des amis au sortir d'une dure épreuve qu'ils eurent à traverser et qu'il les aida à traverser. Ils ne voulurent pas le garder chez eux ; ils ne voulurent pas non plus qu'il en fut trop loin ; ils nous l'offrirent.
Roudoudou est un chat particulièrement amical et attachant.
Erton, finalement assez mal embouché, lui a imposé d'aller vivre hors de notre enclos ; c'est aux approches du chai que nous le rencontrons et que nous le nourrissons.
Je poursuis ma lecture des oeuvres de François Weyergans, en particulier celles disponibles en Folio. J'en suis à "La Vie d'un bébé" (folio 1987). J'en arrive à la page 185. Je cite, comme c'est imprimé : (et si on m'appelait Roudoudou , Ce nom me plaît. Le roudoudou, c'est du caramel qu'on vend dans des boîtes rondes et qu'on lèche. Mon père en a acheté quand il était enfant . Je suis fluet, je taille petit. Alors, Roudoudou Ouistiti.)
Et un peu plus loin : (Plus de Roudoudou ? Elle ne m'écoute pas. Pstt! Do you speak English ? Pas de réponse. Parlez-moi d'un amour anticipé pour ma future personne !)
Et enfin : (Je comprends que ma mère demande à réfléchir. Je suis prêt à renoncer à Roudoudou. Ma dernière trouvaille, c'est qu'on m'appelle Jules. Ce prénom est du dernier beau. A-t-on jamais parlé dans le beau style de "Roudoudou" ? Roudoudou est un nom de trouble-fête. Tandis que Jules ! ....)
Je vous laisse découvrir le faire-part de naissance de la page 217.
Roudoudou est resté notre chat.
Le vin blanc 2005 peut être présenté au label.

Où en sont les vins de l'année ?

G. s'en est allée, il y a quelques minutes, jusqu'au laboratoire de Grézillac rencontrer Estelle, son oenologue, lui porter pour analyse quelques échantillons des vins rouges et, plus encore, procéder à une première dégustation, cuve par cuve, des vins blancs, les uns et les autres du millésime 2005.
Les fermentations mallolactiques des vins rouges se font lentement, peut-être à cause du froid, sans doute à cause du degrés d'alcool naturel. Il n'y a pas lieu de paniquer, seulement de continuer à maintenir la température des cuves entre 19 et 22°, sinon un peu au delà. Estelle donnera de vive voix ou par fax dans l'après-midi les consignes usuelles.
La fermentation alcoolique des vins blancs est achevée. Des résultats de la dégustation en cours à la minute même, je ne puis rien vous dire. Il en naîtra quelques idées d'assemblage, à confirmer progressivement, en fonction du caractère plus ou moins "sec" de chaque cuve. L'objectif : un Entre Deux Mers 2005 aussi parfait que possible. La science comme l'intuition auront chacune leur part.
Fernando poursuit la taille : il a retrouvé ce matin une vigne gelée : de nouveau moins 4°, mais un magnifique soleil.

De quelques (bons) principes de vie à la campagne

Le viticulteur est campagnard ... ou il n'est pas !
S'il est, quelles règles doit-il respecter ?
D'abord il échange avec ses voisins et amis non sa production viticole, mais une production "autre" : le pot de confiture est de ce point de vue l'arme quasi absolue.
Déjeuner de délicieux voisinage ce dimanche ; à l'instant de partir, G pioche dans ses réserves deux pots ; ils furent déposés, sans besoin de plus de commentaires, sur la table du salon. Le merci est légèreté.
Ensuite, s'il en est besoin, il propose ses propres remèdes et autres potions. Ce temps de froidure - que la terre et les vignes sont belles quand, comme ce matin, le gel les recouvrent ( moins 4° à Pressac à 10 h 15) - est aussi celui des pituites, des mots de gorge et autres toussotements désagréables. Le devoir de celui qui échappe à l'une ou l'autre de ces misères ou n'en est que peu touché est alors de proposer ce qui dans sa pharmacie est susceptible, de près ou de loin, de contribuer à la guérison, puis, dans les jours qui suivent, de s'assurer téléphoniquement qu'un mieux est survenu... que la guérison est là... ou, malheur des malheurs, qu'une rechute est survenue. Sur la table de la salle à manger, un flacon de... est en attente de départ pour le même voisinage : des fumigations s'imposent !
Enfin, le sujet est plus grave, il ne doit occulter ni la vie, ni la mort : la semaine qui vient de s'écouler, nous avons accompagné en leur dernière demeure l'ancien boucher de notre commune qui mille et une fois nous a servi ainsi que l'ancien prieur de l'abbaye bénédictine de Maylis, dans les Landes ; le Père Emmanuel, de famille paysanne landaise, au fort accent gascon, a orienté plus d'une fois spirituellement le petit groupe d'hommes et de femmes qui se regroupait là pour une "Journée Paysanne", comme il s'en tient plusieurs en France sur une base régionale, chaque fois dans une abbaye : celles-ci ne sont elles pas à l'origine de l'agriculture "moderne", au-delà de lasimple cueillette de l'ère primaire ?
Dans les jours qui viennent, nous ferons de même pour un vieil ouvrier agricole et la mère d'une lignée de viticulteurs, avant d'assister au baptême du petit-fils d'une de nos voisines.
La nourriture, la santé, la peine, la tristesse et la joie : la vie campagnarde absolument.
Demain, retour au vin.

"De la fantaisie statistique" ou comment camoufler les difficultés des viticulteurs

Le Ministère de l'Agriculture a publié ce jour quelques soit-disantes statistiques d'évolution des revenus des agriculteurs, y compris les viticulteurs.
La baisse des revenus de ces derniers, d'une année sur l'autre, serait de 35 %.
Ce chiffre est une fantaisie grave et coupable :  son but est exclusivement médiatique ; d'ailleurs, demain matin, il sera repris sans prudence, ni autres explications en profondeur par toute la presse.
Ceci étant, il mélange tout sur la base d'une présentation erronée. Plus encore, il est inopérant pour les agriculteurs et leurs frères viticulteurs eux-mêmes.
De quoi s'agit-il en effet ? Du revenu des exploitants ? Du revenu des exploitations ? De quel revenu pour ces dernières : le chiffre d'affaires ? le résultat net ?
Comment relier ce chiffre avec les données, même agrégées, des comptes des exploitations ?
Ce qui est sûr également, c'est que ce taux n'est représentatif d'aucune situation dans aucune région viticole : ni du Champagne, ni du Midi viticole, ni du Médoc ou du Saint Emilion, ni des appellations génériques du Bordelais.
Alors, pourquoi continuer à publier des chiffres sans valeur, ni intérêt, qui désinforment plus qu'ils n'informent ?
Leur seul intérêt cette année, à l'inverse d'innombrables années précédentes : ils disent une particulière gravité, plus grave que ce que dit ce chiffre.

Et à Nadal, d'un saut de galle !

Et à Noël, d'un saut de coq !
Tout est dit.
Je tiens cette suite de la fable d'une de mes cousines, médocaine de coeur, voisine d'une splendide abbaye, Vertheuil, elle aussi sur la route de Saint Jacques de Compostelle, mais sur la voie de la côte atlantique, la plus périlleuse.

Mardi 13 décembre 2005 : En la Sainte Luce, le jour fait un saut de puce !

C'est notre parler local.
Nous en sommes fier.
Finis les jours qui racourcissent.
Nous marchons vers la Lumière.
Rien d'autre.

Christine Angot & Mathilde Monnier - Catherine Certitude - Fred Vargas & Jean Follain

Christine Angot & Mathilde Monnier se lancent dans " La Place du Singe " à une charge anti-bourgeoise dans laquelle je ne me suis pas reconnu - était-ce nécessaire ? - et dont je n'ai retenu - quarante huit heures après - que l'amour de la dite bourgeoisie pour les livres. Christine Angot le reconnaît, troublée. Mathilde Monnier s'en moque allègrement et avec dérision.
Catherine Certitude, de retour de New York, m'a pris par la main pour que nous nous en allions nous promener dans mon premier quartier parisien : celui de l'église Saint Vincent de Paul, de la rue des Petits-Hôtels, de la rue de Maubeuge...
J'y ai découvert, il ya quelques temps un bistrot délicieux "Le Bérét basque" ... le frère de mes voisins "Le Réveil du XVème" et "Le Thermidor".
Il y a dans Fred Vargas du Jean Follain. Je cite : "Cette imbécille de fille faisait tout de travers". Relisez Follain. Phebus et Folio rééditent. ... et c'est pas cher.
Demain, retour au vin.

Oh les beaux jours - Le Musée de l'homme

Je ne sais si les parpaings tiennent bien . Oh les beaux jours !
Magnifique Catherine Samie au Vieux Colombier. Déjà extraordinaire dans "La dernière lettre" extraite de "Vie et Destin" de Vassili Grossman, mise en scène au Studio Théâtre par le même Fréderik Wiseman, elle réitère une performance magnifique. Tachez de trouver une place.
Auparavant, David Abiker, (l'homme qui m'a fait interviewer un beau matin de septembre pour son "Blog à part" diffusé tous les matin de semaine à 6 h 25 sur France Inter sur France 2, vers 13 h 30, pour y présenter son premier livre, "Le Musée de l'homme" aux éditions Michalon, celles qui publient par ailleurs une magnifique collection "Le Bien Commun" dirigée par Antoine Garapon, celui de 11 h -12 h le samedi sur France Culture.. Sa promo est bien faite : le livre est en tête de gondole à la F... Montparnasse.
Le Musée de l'homme, hors le concours de circonstance David Abiker (qui m'y avait convié à sa conférence de présentation), était à mon programme de ce jour : je voulais y voir l'expo "Groenland Contact : Ammassalik".
Marco Polo, ça vous dit ? Quand ? Quoi ?

Quand : de 1254 à 1324.
Les premiers des Pressac sont arrivés à Pressac vers 1255 !

Quoi ?
"Le livres des merveilles", récit de ses expéditions, en 1298. Il en existe une très belle édition chez Phébus.
En sortant, un petit tour chez "Planète cerveau, rapidement explorée...un peu in,quiet.
Je file sous une pluie diluvienne chez Mona Bismark, un lieu des bords de Seine, que je hante autant que possible. L'invitation, cette fois-ci, c'est : "Pierre Matisse, passeur passionné - un marchand d'art et ses artistes".
Je vous ai déjà parlé de Marcel Duchamp et de ses accointances Levassor, au moins durant son premier mariage.
Surprise: une autre de ses épouses fut préalablement celle de Pierre Matisse, le fils d'Henri.